Quand le football devient une vendange tardive

par Gaston Laboulbène

Montrichard, mercredi 7 mai 2025,


Ah mes bons amis, le match entre Blois Foot 41 et le vaillant CA Montrichard de ce 7 mai dernier restera dans les petites annales du Loir-et-Cher comme un vin qu’on débouche trop tard mais qui révèle, malgré tout, un parfum inattendu. Sous la lumière blafarde du synthétique Saint-Georges, et face à une maigre assemblée de 200 âmes, la résilience et l’audace de nos Montrichardais ont brisé les rêves bien huilés de la mécanique blésoise. On parlera longtemps du lob de Mathis Bigot, une caresse venue du ciel, mais pour ma part, c’est le battement invisible des cœurs sur ce terrain qui m’a ému. Oui, chers lecteurs, il s’est joué là bien plus qu’un match ; il s’est déroulé comme une danse paysanne, maladroite mais sincère, où l’échec et la noblesse se mêlent.

Prologue en rimes rurales

Mercredi, jour curieux où les footballeurs typiques du coin troquent leurs bottes de travail pour des crampons. À Montrichard, je les ai vus partir en car, ces joueurs modestes portant sur leurs épaules tant d’espoirs... « Où va-t-on Gaston ? » m’a lancé Maurice l’aubergiste, verre de gamay à la main. « Eh bien, cher Maurice, on va chasser des rêves sur des terres qui n’en promettent guère, et c’est déjà beaucoup. » Suzanne Lefaucheux, qui passait par là avec un panier de poires, a renchéri : « Mais Gaston, contre Blois, ils n’ont pas une chance. Eux, ils ont l’organisation, la précision des tailleurs de pierre. Montrichard, c’est une équipe de braconniers, pas de géomètres. »

Peut-être, chère Suzanne. Mais c’est dans les bois touffus que naissent les légendes, là où le sentier est jonché d’épines.

La tragédie des immanquables et le génie du hasard

Et ce fut une première mi-temps ponctuée de drames et d’éclats. Blois, méthodique et bien en place, ouvre le score grâce au jeune Noa Boisset, fin tacticien à la jambe gauche précise comme la lame d’un vigneron. Une ouverture magistrale, mais éphémère… car voici venir, tel un sanglier dans les bosquets de Chaumont-sur-Loire, le puissant Gaëtan Orgebin. L’ancien des Blésois, marqué au fer rouge par son passé ici, ressurgit, et de sa tête vigoureuse, égale la marque. On aurait dit l’enclume frappant le silex. 1-1.

À la mi-temps, Éric Leroy, le coach des Blésois, semblait fou de rage. Je l’imaginais brandissant un vieux calendrier agricole en guise de schéma tactique : « On connaît ce joueur ! Comment diable a-t-il pu nous surprendre ? » Cyrille le pharmacien, qui avait fait le déplacement comme toujours avec son érudition polie, affirma : « Ce n’est pas que Montrichard soit meilleur, Gaston, c’est que Blois sème sans récolter. Mais la terre, mon cher, n’oublie jamais ceux qui la respectent. » Il avait raison. Blois était dans l’échec par prétention. Un but raté, c’est comme un sillon mal tracé : on ne pardonne pas. Finalement, chers amis, ce ne sont pas les plus forts qui gagnent… mais ceux qui osent.

Le lob mythologique : Mathis Bigot, ou l’art du défi improbable

Et puis vint la seconde mi-temps, et avec elle, une révolution qu’aucun des spectateurs n’aurait pressentie, comme si les dieux locaux — peut-être saint Jean de Montrichard lui-même — s’étaient penchés sur le stade. Alors que le Blois Foot 41 multipliait les frappes précises de Boisset et Diaby, sans jamais trouver le filet, c’est Mathis Bigot, héros fragile d’une équipe de R2, qui décida que le cruel hasard avait assez duré.

Un lob du milieu de terrain, mes amis. Un geste qu’on n’enseigne pas, mais qu’on accomplit un jour de pure inspiration, comme on chante une chanson oubliée en plein travail dans la vigne. Ce ballon, suspendu dans les airs, semblait ne jamais vouloir redescendre. Parfois, on dit cela d’un rêve : il s’élève, hésitant, mais il finit par toucher sa cible. Et que voyons-nous ? Bigot loge ce bijou dans les filets, et soudain, le silence du stade explose d’un cri collectif. Montrichard prend l’avantage, et je pense au berger Honoré d'Argeron qui n'aurait pu dire mieux : « C’est dans les maladresses de la vie qu’on trouve la poésie. »

Une victoire arrachée, et des lendemains encore incertains

À 2-1, la tension était palpable. Les Blésois attaquaient comme un orage sur les plaines de Sologne, mais rien n’y fit. Montrichard résistait, ses défenseurs vaillants comme des murailles de tuffeau. Ils avaient les visages rouges de ceux qui savent que l’effort est parfois la seule arme disponible, et l’entraîneur Bruno Baudoin ne cessait de hurler des consignes par-dessus le vacarme.

Quand le coup de sifflet final retentit, les hommes de Montrichard s’écroulèrent, épuisés mais triomphants. Honoré, debout à mes côtés, murmura ces mots : « Gaston, chaque victoire vole un peu sa gloire au désespoir d’hier. Rentrons, les garçons ont gagné leur soupe. » Et Maurice, toujours pragmatique, ajouta : « À Chouzy-Onzain, ce sera une autre paire de manches. Une vendange tardive ne fait pas toujours un bon vin. »

Méditation de fin

Ainsi, chers amis, Montrichard avance en demi-finale, et l’humilité triomphe une fois de plus de l’arrogance. Ce n’est pas toujours ainsi dans la vie, mais c’est dans ces rares moments que réside la magie du ballon rond. Traverser les défaites de la saison pour atteindre un succès oublié, c’est comme naviguer le Cher un soir de lune : incertain, mais profondément beau.

À bientôt, mes fidèles lecteurs, pour un autre chapitre de ce roman rural qu’on appelle football.

Gaston Laboulbène, votre humble poète des crampons.


L’ensemble de cet article repose sur l’imaginaire, une pure œuvre de fiction qui s’amuse à donner vie aux personnages et aux dialogues avec une touche de légèreté. Les propos attribués ici n’ont, bien entendu, jamais été prononcés, mais servent à colorer le récit et à retranscrire l’ambiance unique qui entoure ces moments. Cette démarche se veut simplement joyeuse et divertissante, une façon d’ajouter un brin de fantaisie à ces aventures sportives tout en célébrant l’esprit collectif et la passion de la communauté. Que ce soit au bord du Cher ou dans tous les recoins où l’on aime vibrer pour le sport, l’idée reste de partager ce mélange de sourire, d’émotion, et de complicité. À prendre avec le même esprit que celui du jeu lui-même : celui du plaisir et de l’enthousiasme !

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