Episode 5 - lundi 26 mai 25

Avez-vous déjà ressenti cette émotion particulière quand une carrière s'achève sous vos yeux?

Thomas Duchesne éteint la télévision du salon. L'image de Caroline Garcia en larmes, saluant une dernière fois le public de Roland Garros, reste imprimée dans son esprit. À Paris, une standing ovation résonne encore. À Montrichard, seul le tic-tac de l'horloge brise le silence.

Un frémissement parcourt Thomas quand Lucie entre dans la pièce, son cahier de mathématiques à la main. "Tu as vu pour Caro ?" demande-t-elle simplement. Thomas acquiesce. Sa fille n'a jamais connu un Roland Garros sans Caroline Garcia. Pour elle, c'est comme si une partie de son enfance s'effaçait. Connaissez-vous cette sensation étrange de voir s'éteindre une étoile qui a illuminé tant de soirées ?

"Heureusement que Gasquet a gagné," ajoute Lucie en s'asseyant près de son père. Thomas sourit. Richard Gasquet, ce revers à une main qui a bercé sa jeunesse, s'offre un dernier tour de piste face au numéro un mondial, Jannik Sinner. La beauté du sport tient parfois dans ces dernières danses.

"Tu crois qu'il peut battre Sinner ?" demande Lucie avec cette naïveté propre à l'enfance. Thomas hésite. Il voudrait lui dire oui, lui parler de magie, de miracles sportifs. Mais il y a cette honnêteté qu'il s'est toujours imposée avec elle. "Ce sera difficile," répond-il simplement. "Mais au tennis, tout est possible."

Dans la cuisine, Thomas prépare le dîner tout en consultant les résultats du jour sur son téléphone. Swiatek, imperturbable. Alcaraz, flamboyant. Les champions en titre avancent sans trembler. D'autres, comme Taylor Fritz, quittent déjà l'aventure. Avez-vous remarqué comme le tennis ressemble parfois à la vie, imprévisible et cruel ?

Ce soir, Thomas a prévu de montrer à Lucie quelques vidéos d'archives. Celle de Gasquet adolescent, battant Federer. Celle d'Alcaraz et son coup droit foudroyant. "Pour comprendre où l'on va, il faut savoir d'où l'on vient," lui dit-il souvent.

Dans son carnet, Thomas note les exploits de Paula Badosa face à Osaka. Il pense à Lucie, à son revers à une main qu'elle travaille avec acharnement. Peut-être qu'un jour, ce sera elle qui fera pleurer le public parisien. De joie ou de tristesse, peu importe. L'essentiel est de laisser une trace.

En 1989, Thomas Duchesne rêvait de Roland Garros. En 2025, il transmet à sa fille cette passion qui ne s'est jamais éteinte. Et tandis que Caroline Garcia fait ses adieux au simple, que Gasquet s'offre un dernier défi face au numéro un mondial, il comprend que la beauté du tennis réside aussi dans ces passages de témoin.

Sur les rives du Cher, la nuit tombe doucement, comme le rideau sur certaines carrières à Paris. Et si vous regardiez différemment ces fins qui ne sont que des commencements, ces adieux qui sont aussi des invitations à écrire de nouvelles histoires ?

Si vous avez manqué le 1er épisode